La Maison Forte

Régénération des sols et des écosystèmes de surface

Comprendre le sol et sa vie

Villeneuve-sur-lot Lot-et garonne Agen Aquitaine Tiers lieu Vallée du Lot Ruralité Villeneuvois sortir culture innovation sciences sortir sortir vacances, tiers lieu, ruralité, culture du vivant, sols vivants, régénération des sols

L’érosion de la biodiversité provient de causes systémiques : des relations d’interactions (des interrelations) complexes dont chaque curseur  déplacé de manière entraîne des conséquences visibles et invisibles au sein du vivant. 

Mais le support de toute cette vie, c’est le sol et sa vivance. Un sol vivant étant composé d'éléments vivants et d’autres morts, en décomposition, permettant d’assurer la vie des générations futures qui en dépendent. Ce sol vivant, c’est 50 % de matières (minérales et organiques) et 50% d’air et d’eau. 

Quand un sol est vivant, tous les organismes (du macro au micro) qui vivent dedans, mangent, se reproduisent et se déplacent.

En se déplaçant, ces organismes permettent la formation de couloirs fertilisés facilitant la circulation de l’air et de l’eau, indispensables à la vie oxygénée d’un sol profond. Ils brassent et intègrent de manière douce et stable, la matière organique. 

En mangeant la matière organique transformée par les plantes à partir de la photosynthèse, cette diversité d’insectes, de bactéries, champignons et autres, rendent disponibles les nutriments pour les autres espèces du microbiote du sol comme pour les plantes qui s’épanouissent à sa surface. Et quand les bactéries mangent, elles créent une glue permettant la formation d’agrégats, ce qui structure le sol, permet les échanges d’organismes et de flux d’air et d’eau ; somme toutes de réduire l’érosion, maximiser l’infiltration et la filtration de l’eau, stocker du carbone. 

Donc si on comprend la logique, lorsque l’on s’assure que la diversité biologique du sol (son microbiote) a les conditions nécessaires pour accomplir ses cycles biologiques, elle foisonne, et avec ça tous les services qu’elle rend, motivés par aucun intérêt propre.

Ces conditions nécessaires se résument en une technologie vieille de millions d’années : un couvert végétal permanent. Des plantes qui germent, grandissent - en transformant le carbone atmosphérique en carbone organique assimilable par les hétérotrophes dont nous faisons partie, qui stockent ce CO2 - se reproduisent, meurent, et ainsi nourrissent l’ensemble du cortège vivant que sont les animaux, les bactéries, les champignons et de fait leur propre descendance.

Il existe de multiples techniques permettant la reconstitution d’écosystèmes sains, depuis le sous-sol, jusqu’à la cime des plus hauts arbres. Toutes sont à étudier et à adapter au contexte dans lequel on se situe.

En se focalisant sur ce qu’il se passe sous nos pieds, notamment grâce à ce que l’on peut lire en surface avec les plantes bio-indicatrices, on peut retrouver une vitalité des écosystèmes. 

Ma pratique se concentre autour de 2 pôles : 

  • L’hydrologie régénérative (et ses multiples approches ancestrales et récentes à travers toutes les civilisations) et en particulier le Keyline Design, m’ont été enseigné par le bureau d’étude Permalab. L’hydrologie régénérative regroupe toutes les pratiques vertueuses fondées sur la nature, qui restaurent les cycles de l’eau. Comment gérer au mieux l’eau de pluie lorsqu’elle tombe afin de la ralentir, l’infiltrer donc la filtrer, et la stocker dans les sols et les nappes phréatiques ? Cela passe par l'aménagement du paysage et l’association d’une flore propice.

  • L’agroforesterie syntropique, enseignée par Joala, s'intéresse à reconstituer les sols en passant le plus vite possible à des stades écologiques d’abondance, dans des systèmes hautement productifs. Les principes reposent sur : la densification végétale, la diversification donc la maximisation de la photosynthèse et la perturbation, rappelant les inter-relations entre la flore, les grands troupeaux d’herbivores poussés par les prédateurs, leurs incidences sur le sol et les organismes qui le peuple. Il n’y a aucun intrant, on vise quasi immédiatement l’autonomie en eau et en matière organique (et donc en nourriture de la vie du sol) et chaque année de production se doit de laisser un sol de bien meilleure qualité que la précédente.

La régénération des sols et des écosystèmes s’attèle donc à retrouver la vivance, redonner vie en complexifiant, stockant, produisant de la photosynthèse pour retrouver des écosystèmes riches, abondants, féconds.

« La dégradation des sols arables est considérable à l'échelle mondiale, ses facteurs sont multiples et ses répercussions sur l'alimentation humaine sont préoccupantes. Par conséquent, rétablir la santé et la fertilité des sols par des pratiques appropriées constitue l'un des défis les plus cruciaux du XXIème siècle.  » D. R. Montgomery